Projet McGoven-Dole International...
Lire PlusProjet de renforcement de l’accès aux informations et aux soins
en matière de santé sexuelle et reproductive des adolescent·s·es, et de
lutte contre les violences basées sur le genre
04/01/2022
Couverture Géographique
Nouakchott, Dar Naim et Arafat
Population Cible
300 filles, 170 garçon
90 personnels de santé
4 jeunes éducateurs-rices
100 membres d’ONG/OCB
2 000 parents
Le projet vise à contribuer à la défense des droits humains et de l’équité de genre ainsi qu’à la réduction de la morbi-mortalité maternelle en renforçant l´accès aux informations et aux services de santé et aux services sociaux des femmes et des adolescent·e·s à Nouakchott (Dar Naim et Arafat). Selon le MICS2 2015, environ 42% des enfants de moins de 5 ans ne sont pas enregistrés à l’état civil, 53% des filles âgées de 0-14 ans ont subi une forme de mutilation génitale féminine, 37,6% d’enfants de 5-17 ans travaillent, dont 26% d’entre eux dans des conditions dangereuses et 80% des enfants âgés de 1-14 ans ont subi une forme de violence. Les violences, l’exploitation, les discriminations, les abus et la négligence (VEDAN) sont multiformes en Mauritanie. Les enfants qui en sont victimes se retrouvent souvent privés de soins ou de services, marginalisés ou nécessitant des mesures de protection spécifiques.
En Mauritanie, il existe plusieurs types de violence à l’égard des femmes et des enfants. La situation actuelle, est caractérisée par un système de protection de la femme et de l’enfance très faible. Certes, le gouvernement Mauritanien a fait des efforts pour l’intégration des engagements manifestés lors de la ratification des conventions internationales de lutte contre les violences basées sur le genre et leur traduction dans la législation nationale ; mais, force est de constater l’existence de vides juridiques et judiciaires dans ce domaine, ce qui empêche la construction d’un système de protection inclusif, fiable et protecteur pour les femmes et les enfants victimes de tout type de violence.
En parallèle, de nombreux programmes et plan d’actions étatiques en matière de santé publique ont été formulés afin de participer à la diminution de la morbi-mortalité maternelle, néonatale et infantile et l’amélioration des soins de santé sexuelle et reproductive (SSR) et santé sexuelle et reproductive des jeunes (SSRJ) : parmi ceux-là, nous retrouvons la prévention des violences basées sur le genre (VBG) qui est une des priorités de l’Etat (Loi SSR de 2017), le Plan National de Développement Sanitaire 2012-2020, le Plan d’action 2016-2020 du Service de Santé Maternelle, Néonatale, Infantile et des adolescent, et la Stratégie de prévention des violences basées sur le genre du Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF). Malgré les efforts investis, leur mise-en-oeuvre reste lacunaire.
De manière plus ciblée, à Nouakchott, et plus précisément dans les communautés urbaines de Dar Naim, la population totale en 2013 était estimée à 144 043 personnes, et à Arafat à 175 969 personnes (Annuaire Statistique Mauritanie, 2019). Dans ces deux zones ciblées, comme ailleurs sur le territoire mauritanien, la faiblesse structurelle de l’offre de services en santé sexuelle et reproductive ainsi que les manquements au niveau des dispositifs techniques et humains, impactent l’utilisation des services qui y sont dédiés et l’accès à une information de qualité sur les thématiques de la santé sexuelle et reproductive des jeunes.
Les données sur les violences basées sur le genre sont compilées à la fois par les enquêtes nationales (MICS, Enquête sur les violences basées sur le genre pilotée par le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille), par les données des structures de prise en charge (hôpitaux, police, organisations de la société civile (OSC), et par les études qualitatives développées lors de la mise en oeuvre de programmes spécifiques. A ton vraiment des données ?Oui. L_’_e_n_q_u_e_t_e_ _m_e_n_e_e_ _s_u_r_ _l_e_s_ _v_i_o_l_e_n_c_e_s_ _f_a_i_t_e_s_ _a_u_x_ _f_e_m_m_e_s_ _e_n_ _2_0_1_1_ _a_ _r_e_v_e_l_e_ _q_u_e_ _p_r_ès_ _d_e_ _d_e_u_x_ _f_e_m_m_e_s_ _s_u_r_ _t_r_o_i_s_ _(_6_8_,_1_%_)_ _âg_ée_s_ _d_e_ _1_8_ _à _6_4_ _a_n_s_ _o_n_t_ _r_a_p_p_o_r_t_é _a_u_ _m_o_i_n_s_ _u_n_ _a_c_t_e_ _d_e_ _v_i_o_l_e_n_c_e_ _p_h_y_s_i_q_u_e_,_ _s_e_x_u_e_l_l_e_ _o_u_ _p_s_y_c_h_o_l_o_g_i_q_u_e_ _ au cour des 12 dernier mois précédent l’enquête. Ce taux est légèrement plus élevé dans les villes que dans les campagnes (69% et 66,9%).
Par ailleurs, lenquete MICS 2015 a revele que 80% des enfants entre 1 et 14 ans ont subi une methode de discipline violente.
Concernant les violences sexuelles, les données collectées dans l’Unité Spéciale de Prise En Charge (USPEC) située au Centre Hospitalier Mère-Enfant de Nouakchott montrent la répartition de la prévalence de ces violences selon la désagrégation suivante : 94% des victimes étaient de sexe féminin, et parmi ces dernières, 81,7% étaient mineures, dont 59,6% avaient entre 12 et 18 ans.
D’après l’enquête MICS de 2015 pour la Mauritanie, la problématique du mariage précoce ne présente pas une grande amélioration par rapport aux dernières années. En 2015, le taux des filles mariées entre 15-19 ans était de 27,8%, donc en légère augmentation par rapport à l’année 2011 (25,7%). La proportion varie entre les zones urbaines (19%) et les zones rurales (36%) et est un frein à l’éducation des filles qui doivent souvent quitter l’école après leur mariage (20% des filles non instruites sont mariées avant 18 ans contre 8% des filles avec une éducation secondaire ou plus). A Nouakchott, le phénomène touche près d’une jeune fille sur cinq (19%). Par ailleurs, les statistiques du MICS révèlent que 66.6% des femmes de 19–45 ans ont subi une forme de mutilation génitale féminine.
Ces indicateurs nous renseignent sur le constat suivant : les adolescent·e·s, spécifiquement les jeunes filles, connaissent un cumul de vulnérabilités qui réduit leur accès aux soins de santé et à l’information sur la santé sexuelle et reproductive, ce qui augmente les risques d’exposition aux violences basées sur le genre. Cette vulnérabilité se reflète également par leur difficile accès aux services de protection auxquels ils·elles ont droit, à titre de titulaire de droits.
Face aux constats précités, la présente proposition vise à assurer :
- Les adolescent·e·s ont un accès à l’information sur la santé sexuelle et reproductive, aux soins en matière de santé sexuelle et reproductive et aux compétences de vie complètes et appropriées. Ce résultat vise le renforcement des capacités des filles et des garcons et l’amélioration de leurs compétences de vie en vue de jouir de leurs droits à la sante et de leur émancipation personnelle.
En ce qui concerne le groupe des adolescents et adolescentes, ils disposent d’un potentiel énorme qui n’est pas pleinement mis à contribution dans les programmes de développement et ils sont ceux qui pourront créer les changements intergénérationnels de comportements et pratiques. Par manque d’accès à des services d’information et de soins appropriés à leurs besoins, ils se trouvent confrontés à de sérieux problèmes de santé. Dès la puberté et l’adolescence, de nombreux jeunes commencent à être conscients de leurs besoins sexuels et reproductifs et dépendent de leur famille, partenaires, écoles et prestataires de santé pour obtenir des réponses. Des conseils et des informations sur les conditions de vie, la SSR, y compris les VBG, et la connaissance de leurs droits, leur permettra d’acquérir des compétences suplémentaires et la confiance en-soi nécessaires pour entrer dans la vie adulte.
Les cellules d’écoutes et l’accompagnement des pairs educateur.trices permettront de traiter certaines thématiques avec les jeunes adolescents et adolescentes qui, d’une manière directe et/ou indirecte, affectent la confiance et l’auto estime des filles, afin de renforcer la confiance en elle même et pouvoir ainsi gérer les situations difficiles et assumer les négociations avec les familles et leurs entourages, à un moment déterminé.
- Les prestataires de santé, les acteurs clés de la protection et les parents des adolescent·e·s ont les connaissances et les compétences pour adopter des mesures protectrices contre les VBG
Ce résultat vise le renforcement des capacités des prestataires de santé, des acteurs clés et des parents en vue de jouer pleinement de leur rôle et renforcer ainsi les mécanismes du système de protection de l’enfant.
Par ailleurs, la réalisation d’une étude socio-anthroplogique sur l’utilisation des serviettes hygièniques lavables en Mauritanie, dont l’objectif est de connaître l’opinion et les pratiques des femmes en matière de protections hygièniques, nous permettra – nous l’espérons – de lancer des activités de donation de protections hygièniques lavables, voire de création de cesdites protections dans une prochaine phase de l’action.