Projet McGoven-Dole International...
Lire PlusPrévention et Protection des enfants contre les différentes formes de violences, exploitations, discriminations, d’abus et négligences (VEDAN), y compris les pratiques néfastes dans le Gorgol et le Guidimakha
Couverture géographique
Gorgol :Kaédi,Tokomadji, Tikobra, Sagné, MelzemTeychett
Guidimakha : Selibaby, Wompou, Hassi Chagar, Baediam et Khabou
Population cible :
2000enfants au Gorgol et 1000 enfants au Guidimakha (dont 50%filles)
600 membres des comités villageois, leaders communautaires et religieux (dont 300 femmes)
3000 parents (dont 1500 femmes)
Justification du programme
Malgré la ratification par la Mauritanie d’un grand nombre de conventions internationales et les efforts entrepris durant les récentes années pour améliorer la protection des filles et des garçons contre les abus, la violence et l’exploitation, les indicateurs de protection de l’enfance restent dans l’ensemble relativement faibles. Cette situation se reflète principalement par la prévalence relativement élevée de la violence faite aux enfants et des pratiques néfastes telles que le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines. Selon le MICS 2015, environ 80% des enfants âgés de 1-14 ans sont victimes de violences physiques, 53% de filles âgées de 0-14 ans ont subi une forme de MGF et 35,2% de femmes de 20-49 ans ont été mariées avant 18 ans.
La situation décrite ci-haut cache des disparités majeures ; certains enfants étant plus défavorisés et par conséquent à risque de négligence, abus, violence et exploitation selon leur milieux d’origines ou leur appartenance sociale. D’une manière plus générale, les indicateurs de protection sont mauvais dans les milieux ruraux. Aussi, dans certaines régions ces indicateurs demeurent globalement mauvais par rapport à la moyenne nationale. Par exemple, le Gorgol et le Guidimakha, régions principalement ciblées par cette intervention, font partie des sept wilayas à haute prévalence MGF et des mariages des enfants
Selon le MICS 2015, au Gorgol le taux de prévalence des Mutilations Génitales Féminines (MGF) chez les filles de 0-14 ans est de 70% et 16% sont mariés avant l’âge de 15 ans. En outre, 22.6% d’enfants de moins de 15 ans se retrouveraient en situation de travail, soit environ 19,709 enfants. De même, 47% d’ de moins de 5 ans ne sont pas enregistrés à l’etat civil. De surcroit, 86.4% de parents exerceraient une méthode disciplinaire violente à l’égard de leurs enfants.
Quant à la région du Guidimakha, la prévalence des MGF/E chez les filles de 0-14 ans est de 74%, et 24%, parmi les femmes de 15-49 ans, ont été mariées avant l’age de 15 ans. En ce qui concerne les violences conjugales, la perception des populations est très favorable en ce qui concerne les violences du mari envers sa femme. En effet, 52,2% des femmes pensent qu’un mari doit frapper sa femme, contre seulement 14,5% des hommes. La problématique de la scolarisation des filles est criante dans cette région du pays. Le pourcentage de filles en dehors du système scolaire est de 54,7% environ.
Ces problèmes trouvent leur origine dans les normes sociales et pratiques culturelles fortement ancrées, les faibles subventions financières pour soutenir les politiques et stratégies nationales, la faible application des lois nationales, la faible présence des services de protection surtout au niveau décentralisé et la méconnaissance par les familles et les communautés des droits des enfants et des conséquences de certaines pratiques sur leur bien-être des enfants notamment des filles. . La culture du silence et la très forte acceptation de la violence contre les enfants sont autant des facteurs qui augmentent la vulnérabilité des enfants. Des efforts et investissements additionnels sont donc nécessaires afin d’aider le pays à accélérer l’atteinte des résultats en rapport avec les Objectifs pour le Développement Durable en vue d’éliminer ces pratiques d’ici 2030. Cette intervention s’inscrit donc dans le cadre de ces efforts et est en lien avec les priorités du Gouvernement mauritanien identifiées dans la SCAPP.
Cependant, un dénominateur commun existe : les parents et la communauté qui ont un rôle central dans la protection de leurs enfants. Malheureusement, au niveau communautaire, il y a très peu de travailleurs sociaux formés pour soutenir les enfants vulnérables et leurs familles. Les mécanismes communautaires pour la protection des enfants sont également faibles. Les enfants victimes de violences, en particulier les filles victimes de violences sexuelles ont un accès limité à une prise en charge de qualité et une assistance juridique appropriée
Pour répondre aux nombreuses préoccupations en matière de protection auxquelles les enfants font face dans le Gorgol et le Guidimakha tel qu’identifiés ci-dessus, ACTIONS utilisera les stratégies suivantes:
- Renforcement de la capacité des communautés à identifier les risques auxquels les enfants sont confrontés et à élaborer et mettre en œuvre des actions pour y faire face. L’ONG ACTIONS renforcera les capacités au niveau local pour l’identification des problèmes des enfants et pour le développement et la mise en œuvre d’activités visant à prévenir ou à répondre à la récurrence des tels risques.
- Renforcement du système de gestion des cas pour l’identification, le suivi et le référencement des enfants à risque ou victimes de violence vers les services de protection de l’enfance (travail social, éducation, santé, enregistrement des naissances, formation professionnelle, assistance juridique, etc.). En renforçant la gestion des cas au niveau communautaire, ACTIONS contribuera ainsi à améliorer la capacité d’intervention du gouvernement et d’autres structures officielles à fournir une réponse appropriée, rapide et équitable aux enfants à risque et ceux victimes de violence.
- Habilitation des communautés à travers le dialogue communautaire et les activités de mobilisation sociale en vue de promouvoir les déclarations publiques d’abandon volontaire des pratiques néfastes notamment les MGF et le mariage des enfants. Etant donné le contexte social dans lequel s’inscrivent ces pratiques, il est très important pour ACTIONS de mettre en place des mécanismes de suivi permettant de monitorer l’application et le respect de ces déclarations publiques d’abandon des MGF par les communautés ciblées.
Les actions programmatiques suggérées dans cette intervention sont en ligne avec le plan de travail annuel de la politique nationale. Elles se focaliseront donc sur les volets prévention et systématisation de l’identification et de la prise en charge des enfants à risque de problèmes de protection et à besoin de protection centrée sur l’enfant, la famille et sa communauté afin d’assurer la détection, le référencement et la prise en charge systémique. Aussi, ce projet permettra de replacer la promotion de l’abandon des pratiques néfastes dans un contexte plus global de promotion de l’abandon des formes les plus violentes et toutes les pratiques préjudiciables aux enfants et de promouvoir ainsi le soutien psychosocial aux enfants victimes. Il viendra ainsi renforcer les mécanismes communautaires et institutionnels de protection des enfants et contribuera à l’identification, la prise en charge et le référencement des enfants à besoin de protection spécifiques vers les structures de prise en charge compétentes.
Sur la base de son expertise en matière de structuration communautaire, de mobilisation sociales, des acquis dans le renforcement des SPE pour la prévention et de la réponse aux VEDAN, ONG ACTIONS va continuer à apporter un appui technique aux Coordination Régionale du MASEF, et aux Mairies des Communes impliquées dans ce programme de 2019 au Gorgol et Guidimakha. pour renforcer le Système régional de protection et les Systèmes de Protection Communaux.
Partagez l'article
Vous pouvez lire aussi :
Coopérative agricole Malal, semer l’avenir des agricultrices mauritaniennes
Coopérative agricole Malal,...
Lire Plus